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Plus d'énergie grâce au jeûne

Info-lettre fevrier 2024

 

Jeûne thérapeutique, jeûne hydrique, jeûne intermittent - il existe de nombreuses façons de jeûner ou de restreindre momentanément ses apports nutritionnels. Le jeûne est plus populaire que jamais, mais est-ce une pratique saine ?

A de nombreux égards, le jeûne occasionnel se distingue du refus alimentaire ou de la famine. En effet, pendant une période de jeûne, des changements métaboliques se produisent. Une pause alimentaire permet à notre organisme de tirer le meilleur parti possible des réserves en nutriments et de les mobiliser comme sources d’énergie.

Tout au long de l'histoire de l'évolution humaine, les périodes de pauses alimentaires et de pénurie n'étaient pas rares. Pendant ces périodes, le corps mobilisait ses réserves et assurait ainsi sa survie. Aujourd'hui, le jeûne du printemps ou celui entre le mercredi des Cendres et Pâques n'est plus une manière de surmonter les périodes de pénurie, mais plutôt une expérience bénéfique d'abstinence alimentaire dans notre société opulente.

 

Jeûne et métabolisme

Quand on débute un jeûne, le cycle énergétique jusqu’alors soutenu par les apports nutritionnels externes évolue vers un cycle énergétique spécifique du jeûne, où les processus internes de nutrition sont activés. Le signal du début du jeûne et du changement métabolique est la vidange du tube digestif avec du sel d'Epsom ou toute autre solution de lavement. La vidange des intestins fait chuter les taux de sucre dans le sang, diminue les niveaux d'insuline et libère du glucagon et de l'adrénaline. Ces hormones provoquent la libération accrue de graisse du tissu adipeux et facilitent l'absorption des acides gras par les cellules musculaires. Les cellules musculaires peuvent ainsi couvrir une grande partie de leurs besoins énergétiques, mais le métabolisme des organes comme le cœur et les reins utilisent également les graisses comme substrat énergétique. De plus, les réserves de glucides (le glycogène) sont libérées par les cellules du foie et des muscles. Ces réserves servent principalement de source d'énergie pour le cerveau, les cellules nerveuses et les globules rouges. Cependant, les réserves de glucides sont limitées et sont déjà réduites de manière significative après les premiers jours de jeûne. 

Les acides gras libérés à partir des réserves en graisse ne peuvent pas être facilement convertis en glucose. Cependant, afin de garantir que tous les organes reçoivent une quantité suffisante d'énergie pendant une période de jeûne de plusieurs jours, voire plusieurs semaines, le corps utilise la voie métabolique de la néoglucogenèse, qui stimule la synthèse du glucose. Les matières premières de cette voie métabolique proviennent principalement des éléments constitutifs des protéines, c.à.d. les acides aminés, en particulier le lactate et le pyruvate. La néoglucogenèse se déroule en grande partie dans le foie au début du jeûne. Le glucose nouvellement formé est mis principalement à la disposition des cellules nerveuses.

 

Utilisation des acides gras par le biais des corps cétoniques

En plus de la néoglucogenèse, le métabolisme du jeûne se caractérise également par la cétogenèse, c'est-à-dire la conversion des acides gras en corps cétoniques. Comme il y a plus d'acides gras disponibles que les muscles en ont vraiment besoin, ceux-ci sont convertis en corps cétoniques. Plus les réserves en glycogène sont réduites, plus les corps cétoniques deviennent la principale source d'énergie de remplacement pour les cellules nerveuses et autres cellules similaires. Il est également intéressant de noter que les corps cétoniques influent sur le système immunitaire. Pour simplifier, on pourrait dire que les corps cétoniques empêchent les cellules immunitaires de rentrer en contact les unes avec les autres. Un certain complexe protéique (l’inflammasome) est situé à la surface des cellules immunitaires, ayant pour fonction d'activer d'autres acteurs de la défense immunitaire. Lorsque les corps cétoniques bloquent ces complexes protéiques, une poussée inflammatoire peut être évitée ou les processus inflammatoires peuvent être atténués. Les corps cétoniques ont également l'effet secondaire appréciable de réduire la sensation de faim.

 

Bien-être accru grâce à l'activité physique

Toute personne qui se soumet occasionnellement à une semaine de jeûne offre à son corps un temps de pause. Lors du processus physique et mental profond de nettoyage et de réorientation des ressources, tout ce qui est en excès et délétère est éliminé, comme le ferait une usine d'incinération des déchets. Le jeûne soulage l'ensemble de l'organisme, en particulier les organes digestifs et les intestins. L'activité physique et le sport, lorsqu’adaptés à votre niveau de forme physique, peuvent également être bénéfiques pendant la période de jeûne. 

L'activité physique et la relaxation renforcent également le système immunitaire et améliorent les processus de régénération et de conscience du corps.

Avoir un mode de vie actif favorise également le système cardiovasculaire et participe au renforcement musculaire.

Il a été démontré que le jeûne réduit les paramètres inflammatoires TNF-alpha et interleukin-6, qui stimulent les processus inflammatoires.

Il favorise également l'élimination des produits métaboliques acides par les poumons. Pendant une abstinence prolongée de nourriture, l'hormone de croissance humaine (HGH) est également produite, ce qui favorise la perte de masse adipeuse et, en même temps, stimule la prise de masse musculaire en renforçant la synthèse des protéines. La perte de poids pendant une cure de jeûne est un effet secondaire appréciable.

 

Conclusion

Les changements ne sont pas instantanés, mais s’installent plutôt dans la durée. Vous ne pourrez pas vous débarrasser de toutes vos « mauvaises » habitudes alimentaires du jour au lendemain - et vous n'aurez pas à le faire nécessairement. L'important est simplement de réaliser que le jeûne peut être une bonne base pour améliorer santé et bien-être. Le jeûne offre le point de départ idéal pour initier un changement des habitudes alimentaires, comme le propose par exemple le concept nutritionnel Metabolic Balance. En suivant les principes de Metabolic Balance, les pauses plus longues entre les repas favorisent un changement bénéfique du comportement alimentaire. Cependant, pendant ces pauses, le corps ne ralentit pas le métabolisme et ne réduit pas la masse musculaire. Cela est justifié par le fait que notre métabolisme fonctionne par phases. L'alternance naturelle entre les processus métaboliques de synthèse et de dégradation, c.à.d. les phases anabolique et catabolique du métabolisme, est bien plus bénéfique et moins délétère pour notre organisme qu'une stimulation constante des processus anaboliques et de croissance.

 

Auteur: @Silvia Bürkle

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